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Le temple de Banteay Srei (khmer : ប្រាសាទបន្ទាយស្រី ) est un temple cambodgien du Xe siècle dédié au dieu hindou Shiva .

Le temple de Banteay Srei

Le temple de Banteay Srei (khmer : ប្រាសាទបន្ទាយស្រី ) est un temple cambodgien du Xe siècle dédié au dieu hindou Shiva .

Niché au cœur de la région d’Angkor, à proximité de la colline de Phnom Dei, le temple de Banteay Srei se dresse comme un véritable joyau de l’art khmer. Situé à 25 kilomètres au nord-est des vestiges des capitales médiévales de Yasodharapura et Angkor Thom, ce temple se distingue par son architecture unique, ses sculptures d’une finesse exceptionnelle et son état de conservation remarquable.

Construit en grande partie en grès rose, un matériau propice à la réalisation de sculptures élaborées, Banteay Srei présente une échelle miniature inhabituelle pour les temples angkoriens. Cette caractéristique, associée à la richesse de ses décors muraux, lui a valu le surnom de « bijou précieux » ou encore de « joyau de l’art khmer ».

Une découverte tardive et une restauration exemplaire

C’est seulement en 1924 que Banteay Srei fut découvert et dégagé par les archéologues de l’École française d’Extrême-Orient. Son exceptionnelle fraîcheur et la finesse de ses décorations suscitèrent immédiatement un vif engouement.

Malheureusement, le temple n’a pas échappé aux convoitises. En 1923, André Malraux, sa femme Clara et leur ami Louis Chevasson tentèrent de dérober des bas-reliefs et autres éléments du site. Arrêtés à leur retour à Phnom Penh, ils furent contraints de restituer les sculptures volées. Celles-ci, aujourd’hui conservées au musée national de Phnom Penh, ont été réintégrées lors de la restauration du monument menée par Henri Marchal.

Cette restauration exemplaire permit de sauver ce trésor architectural. Deux frontons, considérés comme particulièrement remarquables, furent cependant prélevés. Le premier fut envoyé au musée national de Phnom Penh, tandis que le second fut offert à la France en gage de reconnaissance pour les travaux de restauration. Depuis 1936, il est précieusement conservé au musée Guimet à Paris.

Un plan d’ensemble unique et des sculptures d’une finesse remarquable

Banteay Srei se distingue par son plan d’ensemble original, en forme de raquette. Ceinturé de douves extérieures, le temple se compose de trois enceintes concentriques.

  • La troisième enceinte, la plus extérieure, forme un grand quadrilatère de 95 mètres de large sur 110 mètres de long. Elle se caractérise par un gopura imposant composé de deux porches sur piliers, d’une salle centrale cruciforme avec fenêtres et de deux vestibules-passages.

  • La deuxième enceinte, plus petite, présente des gopuras à l’est et à l’ouest, ornés de frontons magnifiquement sculptés.

  • La première enceinte, très dégradée, est construite en brique, contrairement aux autres. Elle abrite les « bibliothèques », le sanctuaire central et les sanctuaires annexes.

C’est ici que se déploie la splendeur de Banteay Srei. Les multiples gopuras, la finesse des sculptures des frontons, la couleur rose du grès, la qualité exceptionnelle des décors et des sculptures, ainsi que les proportions réduites du temple lui confèrent un charme unique.

Les linteaux, particulièrement nombreux, portent des scènes issues de la mythologie indienne, mettant en scène des divinités telles que Vishnu et Indra, ainsi que des épisodes du Mahabharata et du Ramayana.

Un joyau fragile face à l’afflux de touristes

Malheureusement, l’extraordinaire beauté de Banteay Srei attire aujourd’hui un grand nombre de touristes, ce qui menace la conservation de ce joyau architectural. En raison de sa petite taille (2 mètres de côté), le sanctuaire central n’est désormais plus accessible au public.

Des mesures de protection et de sensibilisation sont donc indispensables pour préserver ce patrimoine inestimable et garantir aux générations futures la possibilité d’admirer ce chef-d’œuvre de l’art khmer.

Conclusion

Banteay Srei, avec ses sculptures d’une finesse inégalée et son architecture raffinée, constitue un témoignage exceptionnel de l’apogée de l’art khmer. Sa découverte tardive et sa restauration exemplaire ont permis de sauver ce trésor pour la postérité. Face à l’afflux de touristes, il est crucial de mettre en place des mesures de protection et de sensibilisation pour préserver ce joyau fragile et garantir sa transmission aux générations futures.

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