La fête du sillon sacré (Chrat Preah Nongkal, ច្រត់ព្រះនង្គ័ល) en Khmer, est une fête cambodgienne pendant lesquelles les habitants se livrent à des rituels traditionnels permettant de donner des prophéties sur l’avenir, le temps, les épidémies et les récoltes.
Ces prédictions, portant sur l’année suivante, sont prises au sérieux par la population cambodgienne qui se protège ainsi des calamités et s’assure de bonnes récoltes. Cette méthode ancestrale perdure malgré les moyens scientifiques disponibles pour déterminer le temps et les récoltes.
La fête se déroule à Phnom Penh sur l’esplanade Veal Preahmein, en face de l’enceinte nord du palais royal. Deux bœufs sacrés sont attelés à une charrue en bois et le roi, ou un de ses représentants, trace les trois sillons d’une rivière sacrée dans laquelle les brahmanes du palais (bakous) plantent des graines de riz. Autrefois, une rizière existait sur cette esplanade.
Le choix des bœufs découle d’une sélection très rigoureuse. Il faut que la queue soit longue et large en son extrémité, que les testicules aient la même taille et soient bien pendants alors que les oreilles doivent être de taille moyenne ; enfin, les cornes sont hautes et légèrement penchées vers l’avant.
À la fin du labour, les bœufs sont délestés de leurs harnais et dirigés vers sept plateaux d’or contenant du riz, du maïs, des graines de sésame, des haricots verts, de l’herbe fraichement coupée, de l’eau et de l’alcool de riz.
En fonction de ce qu’ils choisissent de manger ou de boire, des devins prédisent une série d’évènements tels que les épizooties, les bonnes récoltes ou les intempéries.
Par exemple, si les bœufs choisissent l’herbe, des épidémies sont à craindre. Par contre, s’ils jettent leur dévolu sur le riz ou le sésame, l’année sera bonne pour les récoltes. Enfin, si l’eau est signe de crues, l’alcool, lui, est annonciateur des pires catastrophes.
Tous les ans, les fermiers attendent impatiemment la fin du rituel et les prédictions qu’ils écoutent religieusement. La plupart des Cambodgiens, encore aujourd’hui, consultent les manuels traditionnels avant de prendre toute décision importante concernant les affaires, des rencontres.
Le sillon sacré est célébré depuis des siècles, à l’initiative d’un des premiers rois khmers qui se souciait des ressources de ses sujets. Traditionnellement, la fête ouvre la saison des pluies et des travaux agricoles. Elle avait été quasiment abandonnée lors du règne d’Ang Duong (1845-1859) mais a été remise au goût du jour par Norodom Sihanouk en 1960 avant d’être à nouveau interrompue de 1970 à 1994.
La fête a lieu au quatrième jour de la lune décroissante de fin avril ou début mai et en l’occurence le 10 mai 2020 au Cambodge.
Source : Wikipedia