Nous sommes le 7 janvier 1979, le jour de l’entrée de l’armée vietnamienne à Phnom-Penh, capitale du Cambodge.
Et donc le jour de l’effondrement pour Pol Pot
Exactement. Le dictateur communiste était au pouvoir depuis 76. Trois ans « seulement », au regard de l’histoire, trois interminables années pour ses millions de victimes dont 1,7 millions de morts !
Comment Pol-Pot avait-il conquis le pouvoir ?
D’une manière assez singulière, il faut bien le dire. Son vrai nom était Saloth Sâr. Pol Pot, c’était son nom de guerre ; on est d’ailleurs bien en peine de percer le mystère de sa signification. En tout cas, ce personnage est né au Cambodge en 1928, à la campagne. Mais pas pour autant au sein d’une famille de paysans pauvres ; sa famille se rangeait plutôt parmi les notables. Sâr décroche une bourse d’études et débarque à Paris en 1949 ! C’est donc chez nous qu’il va faire des études de radioélectricité et surtout, disons-le, s’initier à la politique ! On est à l’époque où le souverain du Cambodge, Norodom Sinahouk, est en train d’évoluer vers l’autoritarisme.
Et c’est à cause de cela que Pol Pot rejoint le parti communiste ?
Son opposition à Sihanouk l’amène en tout cas à se rapprocher du Parti communiste français. Cependant il repart pour le Cambodge dès 1953, bien décidé à prendre le pouvoir. Ce qui ne se réalisera que 20 ans plus tard, lorsque les Khmers rouges entreront dans Phnom-Penh. Au départ, la population les prend pour des libérateurs, mais elle va bientôt déchanter. Les Khmers rouges installent très vite un régime totalitaire, avec à sa tête : Pol Pot. Le pays se referme sur lui-même. Pendant ce temps, la population est rigoureusement décimée : tortures, exécutions, travail forcé, etc. On a parlé d’un « auto-génocide ». Après la libération de la capitale, ce 7 janvier 79, Pol Pot s’enfuit. Il sera arrêté en 97, condamné à la détention perpétuelle avant de mourir l’année suivante. Mais ça, c’est une autre histoire.
Source : Europe 1